Il existe un grand flou terminologique autour de la protection contre l’incendie : expertise de protection contre l’incendie, preuve de protection contre l’incendie, protection préventive et défensive contre l’incendie – tous ces termes sont souvent mélangés et ne sont pas clairement définis. L’expert en contrôle des coûts explique dans notre interview ce qu’est un justificatif de protection incendie et quels en sont les coûts.
Question : A quoi sert un justificatif de protection incendie – et combien cela coûte-t-il ?
En un coup d'oeil
Tout d’abord : pour chaque projet qu’un architecte réalise, qu’il s’agisse d’une nouvelle construction ou d’une transformation, il doit à son client un projet conforme à toutes les lois en vigueur – et donc aussi aux dispositions de protection contre l’incendie en vigueur dans le lieu concerné. Il doit également le prouver de manière appropriée. Une telle preuve est le certificat de protection incendie.
L’établissement d’un justificatif de protection contre l’incendie est donc une prestation de base de l’architecte selon le HOAI (règlement sur les honoraires des architectes et des ingénieurs), qui est incluse dans ses honoraires à la phase de prestation 2. La rémunération de cette phase de prestation résulte des coûts de construction nets imputables (estimés).
Cette prestation de base ne comprend toutefois pas de calculs et d’enquêtes exhaustifs, d’évaluations des risques ou l’établissement de justificatifs complets de physique du bâtiment ou de construction en matière de protection contre les incendies, afin d’obtenir une dérogation ou une exemption de certaines prescriptions de protection contre les incendies auprès de l’autorité compétente en matière de construction (et de pouvoir ainsi faire l’économie d’adaptations complexes et coûteuses, en particulier pour les bâtiments anciens). Ces prestations ne font pas partie des prestations de base, mais sont des prestations spéciales .
Les prestations spéciales peuvent être facturées de deux manières :
- soit selon les directives de la HOIA pour les prestations spéciales, sur la base des coûts imputables
- selon un taux horaire convenu individuellement
Dans le cas d’un taux horaire convenu individuellement, la règle est que le coût total calculé ne doit être ni supérieur ni inférieur au résultat du calcul selon les prestations HOAI.
Les taux horaires habituels se situent entre 100 EUR et 220 EUR, mais ils peuvent être plus élevés ou plus bas dans certains cas.
La même règle s’applique également lorsque l’architecte fait appel à un planificateur spécialisé qui effectue les calculs et les plans correspondants en tant que prestation spéciale supplémentaire. Le planificateur spécialisé auquel il est fait appel doit également facturer selon les mêmes principes.
Exemple de coûts tirés de la pratique
Au cours de la planification de la construction, notre architecte établit également le justificatif de sécurité incendie exigé pour la planification.
Dans ce cas, l’architecte ne fournit pas de prestations particulières. Il est vrai que l’on construit dans l’existant, mais aucun calcul supplémentaire n’est effectué ou aucune preuve n’est apportée pour obtenir une dérogation à certaines prescriptions de protection incendie auprès de l’autorité compétente en matière de construction.
Question : Quel est le coût de l’attestation de sécurité incendie ?
Le coût de la sécurité incendie est déterminé par différents facteurs.
Le critère déterminant est ici :
- s’il s’agit de prestations de base (déjà rémunérées par les honoraires de l’architecte) ou de prestations particulières
- s’il s’agit d’obtenir une dérogation ou une exemption à certaines règles de sécurité incendie en vigueur afin d’éviter des adaptations coûteuses
- si l’on fait appel à des planificateurs externes pour la sécurité incendie
- comment les prestations spéciales sont facturées (selon un catalogue de prestations, selon un taux horaire convenu par écrit et un justificatif des heures ou selon des honoraires forfaitaires)
Question : Quels sont les taux horaires applicables aux prestations spéciales ?
Les taux horaires sont généralement convenus individuellement.
Comme nous l’avons dit, cela est librement convenu, mais les taux horaires doivent être conformes au marché et le coût total doit finalement se situer dans le cadre des coûts possibles en cas de facturation selon le catalogue des prestations.
En outre, il est nécessaire qu’il existe une convention d’honoraires écrite dans laquelle il a été convenu de facturer certaines prestations décrites avec précision selon un tarif horaire. C’est une condition impérative pour que les prestations spéciales puissent être facturées sur la base d’un tarif horaire. Le montant du taux horaire doit être fixé, tout comme la justification ultérieure par un relevé de temps correspondant.
Il est également possible de convenir d’une limite maximale pour la facturation selon un taux horaire ; les heures dépassant cette limite sont alors simplement « écrêtées » et ne sont pas prises en compte ; elles ne sont alors plus mentionnées dans l’état de présence.
De cette manière, les deux parties, l’architecte et le client de la construction, bénéficient d’une certaine sécurité.